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Depuis mon enfance, la mer a toujours fait partie de ma vie. J'ai grandi en naviguant sur des voiliers sportifs, bercé par des histoires de pirates et de vieux gréements. J'ai vu la quille de l'Hermione se poser, et c'est là qu'est née une véritable passion pour les navires du XVIIIe siècle. Pourtant, cette passion est restée en sommeil, mise de côté par mes études d'ingénieur.
Lorsque des doutes ont commencé à émerger sur la voie professionnelle que j'avais choisie, le destin m'a mené à La Rochelle, où j'ai rencontré le Shtandart. J'ai saisi l'opportunité de toucher un rêve que je pensais inaccessible. J'ai décidé de m'inscrire avec des amis à un stage de navigation de 48 heures. Ce voyage a été un déclic. Ce que je croyais enfoui depuis l'enfance refaisait surface avec force : je voulais devenir marin.
Pour m'assurer que ce n'était pas qu'un simple fantasme, je suis retourné plusieurs fois pour des navigations à la journée. Quelques mois plus tard, j'ai sauté le pas : j'ai embarqué pour un voyage de deux semaines, de la Grèce à Chypre. C'est à ce moment que la mer est devenue une évidence pour moi, un appel que je ne pouvais plus ignorer.
À la fin de mon contrat de travail à terre, j'ai décidé de m'engager pleinement. Ce qui devait être un bénévolat de trois mois à bord du Shtandart s'est finalement transformé en une aventure qui dure encore. Ma volonté était claire : me former au métier de marin, apprendre les rudiments du matelotage, de la navigation et du gréement, domaine dans lequel je me suis spécialisé. J'ai acquis ces compétences grâce à des personnes dévouées rencontrées à bord, des marins passionnés qui ont partagé leur savoir avec générosité.
Au-delà des compétences techniques, le Shtandart m'a offert des rencontres exceptionnelles. Des personnes éprises de liberté, d'égalité et de fraternité, transcendant les barrières de nationalité, d'origine ou de confession. Ces échanges ont enrichi mon expérience humaine autant que professionnelle.
Progressivement, j'ai été intégré à l'équipage permanent et suis devenu officier de quart. Ce nouveau rôle représentait un défi : non seulement je devais gérer l'équipage en mer, mais il me revenait aussi de partager à mon tour les connaissances que j'avais acquises avec les bénévoles et les stagiaires sous ma responsabilité. C'est une force du Shtandart, la transmission des connaissances de bénévoles en bénévoles. Cela a confirmé ma décision de devenir marin professionnel, m'amenant à obtenir un diplôme dans une école maritime.
La réputation du Shtandart comme "école de la mer et de la vie" m'a ouvert des portes. J'ai trouvé sans difficulté un poste sur un autre vieux gréement, renforçant encore mes compétences et mon expérience.
Aujourd'hui, je continue d'embarquer bénévolement sur le Shtandart en tant qu'officier de quart dès que possible, tout en combinant ce rôle avec mes responsabilités de Bosco sur un autre vieux gréement. Commander un équipage venant de tous horizons m'a appris que le leadership en mer repose sur la confiance, le travail d'équipe et une volonté constante d'évolution. Ces valeurs, je les ai découvertes et approfondies grâce au Shtandart, et elles continuent de guider mon parcours marin.